Je remercie notre rapporteur, Jean-Baptiste Moreau, ainsi que les auteurs des propositions de résolution pour leur travail sur l'agriculture, particulièrement intéressant pour les députés des territoires ruraux.
Ce texte soulève plusieurs interrogations. La crise nous oblige à repenser tout à la fois notre autonomie alimentaire et les nécessaires coopérations alimentaires avec les autres pays. Il faut viser le juste échange plutôt que le libre-échange, pour reprendre les propos de l'ancien ministre M. Nicolas Hulot. Nous devons définir ce qu'est une coopération juste car si nous avons besoin d'échanger avec les autres, nous devons le faire dans un cadre beaucoup plus éthique.
Par ailleurs, si l'installation des jeunes agriculteurs est un sujet très important, celle de nouveaux agriculteurs l'est tout autant : un apport de sang neuf est toujours bénéfique pour les territoires ruraux. Le travail mené souligne la nécessité d'améliorer les synergies pour peser plus.
Enfin, les circuits courts permettent d'améliorer les revenus des agriculteurs. Il manque toutefois une définition de ce qu'est un « circuit court ». Dans ma circonscription, nous aurions du mal à consommer tous les fromages d'Époisses produits chez nous ; de même, nous pourrions difficilement manger toute la viande que nous produisons. Il est impossible de tout vendre en circuit court, même en fournissant les cantines. Comment peut-on organiser la vente directe ? Comment contractualiser avec les villes voisines, qui sont souvent à deux ou trois heures de route des producteurs ? Est-il envisageable de définir un circuit court d'une façon relativement large, à l'échelon régional, national, voire européen ?