Conclu à l'été 2019 après vingt ans de discussion, l'accord commercial de l'Union européenne avec les pays du Mercosur est au point mort. Les parlements autrichien et néerlandais l'ont rejeté dans sa forme actuelle ; la Belgique, la France et l'Allemagne y sont très réticentes.
La France a considéré que la conclusion de cet accord était tributaire d'un équilibre entre l'ouverture du marché et la protection des filières agricoles sensibles, comme celles du sucre et de l'éthanol. Nous sommes très loin du compte : la déforestation massive menée par le président Bolsonaro en Amazonie ne fait qu'amplifier les risques que fait peser cet accord sur notre modèle agricole et notre souveraineté agroalimentaire – je rappelle que nous avons quelque 730 kilomètres de frontière commune avec le Brésil. Je souscris donc pleinement à la demande d'un moratoire sur les négociations d'accord de libre-échange.
Je souhaite enfin connaître votre avis sur la possibilité d'inscrire expressément dans le mandat de la Commission européenne pour les négociations commerciales actuelles et futures la création d'une taxe carbone aux frontières de l'Union, afin que le prix des produits importés, y compris les denrées agricoles, intègre le coût environnemental.