Monsieur le secrétaire d'État, votre exposé très détaillé résume à lui seul l'année qui vient de s'écouler. C'était au fond un condensé des défis que l'Europe a eu à relever en 2020 : les doutes, les divisions qui ont pu nous saisir dans un premier temps et surtout, la réaction très forte, très unie et solidaire des Européens dans la deuxième partie de la crise.
Ce sommet de fin d'année nous dit aussi beaucoup de ce qu'est devenue l'Europe aujourd'hui et des progrès qu'elle a accomplis au cours des neuf derniers mois. L'Europe a beaucoup changé, en dépit des crises auxquelles nous avons été confrontés. Nous nous sommes renforcés. Parmi l'ensemble des États membres, à quelques nuances près, évidemment, l'impératif de défense de la souveraineté européenne fait désormais consensus, de même que la capacité d'avancer ensemble sur notre sécurité, la santé de nos concitoyens, la relance de notre économie. Ce changement d'état d'esprit est fondamental. Le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde est en train de changer radicalement. Et cela, on le doit au travail inlassable que le Président de la République et vous-même avez mené ces trois dernières années.
Trois points de ce sommet résument parfaitement ce changement d'état d'esprit en Europe : c'est d'abord l'accord sur le budget européen et le plan de relance européen massif, qui a été entériné. On se rend compte qu'en l'espace de quelques mois, on est capable d'aller jusqu'à 2 000 milliards d'euros avec le cadre financier pluriannuel et le plan de relance, donc d'apporter une réponse économique suffisamment robuste pour dépasser la crise, là où, en 2008, il a fallu plusieurs mois, si ce n'est plusieurs années, pour y arriver.
Le deuxième point important, c'est évidemment la Turquie. Les Européens ont su faire preuve de fermeté en adoptant des sanctions afin qu'elle mette fin aux actions unilatérales qu'elle multipliait en Méditerranée orientale. Ce n'était pas forcément évident il y a quelques mois a vu des positions de certains États membres.
Troisième élément fondamental, le climat. L'Union européenne s'est montrée à la hauteur de son ambition climatique en se fixant des objectifs très ambitieux. C'est un changement d'état d'esprit majeur de la part de certains États membres.
Sur ce dernier point, j'aurais aimé vous interroger sur les déclarations du Président de la République, hier soir, devant la Convention citoyenne pour le climat. Il a annoncé un référendum afin de garantir la préservation de l'environnement dans la Constitution : c'est une décision fondamentale, que nous soutiendrons évidemment avec beaucoup de force. Il a également proposé d'européaniser la convention citoyenne, avec une convention citoyenne européenne. J'avais moi-même, avec d'autres, émis l'idée d'une convention citoyenne sur l'Europe, notamment dans la perspective de la présidence française, sur le modèle de la convention pour le climat. Vous y aviez réagi de manière positive. Où en est la réflexion sur ce sujet ? Plus globalement, qu'entend le Président de la République par une convention européenne ? Est-elle liée au climat, ou plus globale ?
Enfin, quel regard portez-vous sur l'année écoulée, avec le covid-19 et les progrès réalisés par les Européens ces neuf derniers mois ?