Intervention de Constance Le Grip

Réunion du mardi 15 décembre 2020 à 18h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaConstance Le Grip :

Bon nombre de nos compatriotes sont très choqués par l'attitude du régime turc ainsi que par la politique très agressive de M. Erdoğan. Faut-il rappeler ce qui se passe en Méditerranée orientale, contre Chypre ou contre la Grèce, ou les propos extrêmement durs et méprisants qu'il a tenus à l'égard des dirigeants des États membres de l'Union européenne, à commencer par le Président de la République française, devenu sa véritable bête noire ?

Vous avez indiqué que le dernier Conseil européen avait réussi bon gré mal gré à se mettre d'un accord sur un début de commencement de sanctions à l'encontre de la Turquie : or force est de constater que cela ne va pas très loin, et que les mesures prises sont un minimum. Et si personne n'a contesté la nécessité d'une riposte aux nouvelles actions unilatérales de provocation, comme on les qualifie officiellement, commises par la Turquie, on voit bien que son contenu peine à être défini. En gros, on a renvoyé à plus tard.

Certes, le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité doit rendre un rapport faisant le point sur la situation régionale et sur les relations entre l'Union européenne et la Turquie, et les sanctions individuelles – qui seront vraisemblablement prises à l'encontre de responsables des opérations gazières dans les eaux territoriales chypriotes et grecques – devront être présentées par les ministres des affaires étrangères l'année prochaine. Tout cela reste cependant en deçà de ce qu'attendent nos opinions publiques, et notamment la nôtre.

Même si nombre de nos vingt-six partenaires ont des positions fluctuantes, ce qui rend les choses compliquées, quelles ont été les lignes de négociation, c'est-à-dire la position officielle de la France ?

J'appartiens à une famille politique, celle de la droite républicaine, qui milite ardemment pour que soient adoptés vis-à-vis de la Turquie tout à la fois un discours et des sanctions fermes : nous souhaitons en particulier que la France propose qu'il soit mis fin au versement à son bénéfice des crédits de pré-adhésion prélevés chaque année sur le budget de l'Union européenne.

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