Je souhaite d'abord rendre hommage à votre ancienne collègue, Mme Marielle de Sarnez, je sais combien elle a contribué à la vie politique ici à l'Assemblée nationale. Je vous rejoins en félicitant M. Jean-Louis Bourlanges pour son élection.
Sur l'accord du 24 décembre, je veux saluer les négociateurs des deux côtés. Il faut vraiment mesurer leur travail : pendant onze mois, en pleine pandémie, ils ont réussi à négocier un accord entre l'Union Européenne et son plus grand voisin en termes économiques, le Royaume-Uni. C'est un accord sans tarif, sans quotas, qui concerne 700 milliards d'euros de commerce international. L'accord ne régit pas seulement le commerce mais s'applique également aux transports, à la sécurité, à l'aviation. C'est une bonne nouvelle pour l'avenir de notre relation.
L'accord comporte plusieurs volets. Le Royaume-Uni va participer à plusieurs programmes, comme le programme scientifique Arise, le programme Copernicus ou le programme de recherche et de formation Euratom.
Sur la pêche, il y a aussi un accord qui implique une période d'adaptation de cinq ans et demi pour les pêcheurs des deux côtés de la Manche. Cet accord a d'ailleurs été accueilli favorablement par la ministre chargée de la mer et le secrétaire d'État chargé des affaires européennes.
Concernant nos ressortissants, il y a là aussi un accord pour l'avenir de nos concitoyens des deux côtés de la Manche. Il y a, à ce jour, plus de 4,8 millions de demandes pour le Settle status et 4,4 millions ont déjà été accordées, incluant plus de 150 000 ressortissants français. Les Britanniques auront également, en France, besoin d'un titre de séjour : plus de 85 000 Britanniques ont déjà fait leur demande pour un titre de résidence.
Pour le commerce à la frontière, depuis vingt-sept jours, nos entreprises s'adaptent aux nouvelles procédures pour exporter en France. Le trafic à Calais est fluide depuis le premier janvier, mais il y a de nouvelles procédures auxquelles les entreprises doivent s'adapter, accompagnées par leurs Gouvernements des deux côtés de la Manche.
Le sujet de la sécurité intérieur est traité dans l'accord. C'est une bonne nouvelle. L'accord permet, par exemple, de partager les informations relatives à l'ADN, aux passagers, et de coopérer par l'intermédiaire d'Eurojust et d'Europol. Cependant, une large partie de notre coopération dans le domaine de la sécurité a lieu au niveau bilatéral entre nos pays. Nos deux pays ont été malheureusement frappés fortement par le terrorisme ces dernières années et je sais que nos services travaillent main dans la main pour protéger nos citoyens.
Pour l'avenir, je voudrais insister sur deux points. Le premier concerne la faculté pour le Royaume-Uni à continuer à être un pays engagé, ouvert et ambitieux au niveau international. Nous présidons depuis le 1er janvier le G7 et nous souhaitons poursuivre le travail entrepris par la France lors de sa présidence en 2019, avec une grande continuité entre les deux. Nous serons particulièrement actifs sur les sujets du climat, de la santé, ou bien encore, sur la formation et l'éducation des jeunes filles dans le monde. Sur ces questions-là, nous sommes très alignés. Concernant la pandémie, le Royaume-Uni est massivement engagé dans le COVAX pour faciliter l'accès au vaccin pour les pays les plus pauvres du monde. Il a contribué déjà à hauteur de 550 millions de livres pour faciliter l'accès au vaccin pour les pays les plus pauvres du monde parce que nous pensons que nous pouvons vaincre le virus seulement si nous agissons ensemble.
En dernier lieu, le climat est un sujet extrêmement important dans lequel le Royaume-Uni démontre une ambition élevée. Pour répondre aux inquiétudes de certains selon lesquels le Royaume-Uni va baisser ses normes environnementales, je leur conseille d'observer l'action du Royaume-Uni dans ce domaine ces dernières années. Nous étions le premier pays, il y a deux ans, à légiférer en Europe pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Nous avons également annoncé il y a plusieurs mois un plan qui implique une baisse de 68 % des émissions de charbon d'ici 2030 et l'interdiction de la voiture à essence. Nous allons aussi présider la COP26 à Glasgow en novembre. Même dans les moments les plus compliqués des négociations, le Président de la République française et le Premier ministre britannique ont poursuivi leur action pour le climat au cours du Climate Ambition Summit à la mi-décembre et, il y a deux semaines, lors du One Planet Summit avec le Prince de Galles. Le Royaume-Uni et la France sont main dans la main pour protéger notre planète.