La troisième vague de l'épidémie de covid impose le maintien des mesures de soutien budgétaire aussi longtemps que durera la crise sanitaire. Après avoir dépensé 77 milliards d'euros en 2020, l'État français devrait consacrer cette année 32 milliards d'euros au soutien d'urgence à l'économie par le biais du fonds de solidarité, du chômage partiel ou encore des exonérations de cotisations sociales. Parallèlement, un plan de 100 milliards d'euros a été lancé en septembre dernier, dont 26 milliards sont déjà engagés.
Toutefois, c'est au niveau de l'Union européenne qu'une relance sera efficace, par la mobilisation à moindre coût de fonds très importants, avec un vrai effet d'entraînement. De ce point de vue, les décisions de l'administration Biden aux États-Unis sont intéressantes : un plan de relance de 1 900 milliards de dollars sera suivi d'un plan d'investissement dans les infrastructures. Pour parvenir à l'objectif de 6 % de croissance en France en 2021, il faut que l'Union européenne investisse pour renforcer son autonomie et reconquérir son appareil productif tout en devenant plus verte et plus digitale. Le plan de relance européen de 750 milliards d'euros adopté l'été dernier n'a pas encore ratifié par l'ensemble des États membres. Or la mise à disposition de ces fonds est urgente pour les pays bénéficiaires est indispensable pour harmoniser les taux de croissance dans chaque pays.
Par ailleurs, certains pays ont décidé d'imposer de nouvelles restrictions aux voyageurs venus de l'hexagone, ce qui gêne les travailleurs frontaliers. Les voyageurs en provenance de France devront présenter un test négatif de moins de soixante-douze heures pour entrer en Espagne et de moins de quarante-huit heures pour entrer Allemagne, qui impose en plus d'observer une quarantaine de cinq à dix jours. Pour éviter les embouteillages, les contrôles stricts aux frontières seront remplacés dans certains pays par des contrôles aléatoires. Toutes ces mesures génèrent confusion et incompréhension pour nos compatriotes européens.
Quelles sont les pistes retenues ou à l'étude pour accélérer et rendre plus efficace la réponse budgétaire européenne ? Estimez-vous utile de renforcer le plan de relance européen, comme l'a suggéré le Président de la République ? Enfin, une coopération européenne est-elle prévue afin d'harmoniser des stratégies plus respectueuses des bassins de vie frontaliers ?