Nous sommes attentifs à l'articulation entre notre réflexion d'un côté et le travail législatif déjà engagé d'autre part. J'évoquais les contacts avec les autres ambassades des pays membres, nous sommes attentifs à ce qui se passe ailleurs.
Notre réflexion porte sur des enjeux de très court terme. Notre objectif dans cette réflexion sera de restreindre sur ce qui nous semble être prioritaire pour répondre aux attentes des citoyens français et européens.
Les élections en Allemagne joueront un rôle effectivement.
Sur la défiance des Français vis-à-vis de l'Europe, il y a un enjeu de culture politique. Bien que la France ait été à l'origine de la construction européenne, elle a aussi été à l'origine de coups d'éclats marquants. L'ambivalence française est notable. Elle s'explique par le fait que la logique politique majeure, c'est une politique de projection ; nous projetons ce que nous sommes à l'échelle supérieure, ce qui pose des difficultés certaines. Il y a un déficit d'incarnation de l'Union qui est plus sévèrement jugé en France.
De plus, nous ne sommes pas un pays libéral alors que l'Europe est d'abord un marché. Notre rapport est très orthogonal par rapport à ce qu'est l'Union européenne. Par ailleurs nous sommes mal à l'aise face à la question de l'élargissement depuis toujours.
L'ensemble crée un trouble et un malaise culturel français vis-à-vis de la construction européenne. Comment le surmonter ainsi que la méfiance qui en découle ?
M. Michel Herbillon a fait des propositions sur l'importance de l'information et du rôle des médias et le rôle des parlementaires. Je pense qu'effectivement les parlementaires joueront un rôle central pendant cette présidence, celui d'amener l'Europe vers les citoyens et les territoires.
J'ajouterai un dernier axe, déjà mentionné et qui me tient à cœur, celui de l'éducation. L'année dernière j'ai conduit un rapport sur la place de l'Union européenne dans l'enseignement secondaire français en géographie, en éducation civique et morale et dans l'apprentissage des langues vivantes. Il faut profiter de la présidence française pour pousser cet agenda éducatif qui dépend de nous.
La volonté du secrétaire d'État chargé des affaires européennes est d'avoir une approche multicanaux, c'est-à-dire d'organiser cette présidence française à la fois avec les services de l'État et aussi avec d'autres acteurs, ce comité de réflexion en est un exemple, la Conférence sur l'avenir de l'Europe à laquelle les jeunes doivent participer aussi.
Ma crainte sur la Conférence sur l'avenir de l'Europe serait que nous passions trop de temps à discuter de la gouvernance au détriment de la substance.
Il y aura un développement spécifique sur les questions politiques et institutionnelles, sur la place de l'exécutif européen, dans notre rapport qui sortira l'année prochaine. Nous avons bien constaté qu'il y avait un manque de réactivité face aux circonstances exceptionnelles et au choc.