Je suis tout à fait en accord avec M. Thierry Chopin et je voudrais seulement reprendre deux idées centrales.
En premier lieu, depuis quinze ans les mêmes thèmes sont abordés, avec les mêmes idées mais sans réponse concrète. Il faut ainsi voir comment les recommandations sont suivies et appliquées. Pour la présidence française, il faut essayer de faire un choix très limité de recommandations, puisqu'il n'y a que trois mois d'action possible. Parmi les options que nous avons, il faut donc mettre l'accent sur les solutions faisables, et s'assurer de leur suivi.
En second lieu, je voudrais revenir sur l'articulation entre les Nations et l'Europe. L'Union est une renonciation à une partie de la souveraineté nationale, au profit d'une entité plus large, sans y être contraint par la guerre. C'est à ce titre une exception historique. Néanmoins aujourd'hui, il y a une fragilité démocratique au niveau national, qui ne peut que rejaillir au niveau européen, de façon encore plus forte puisqu'il n'y a pas les institutions d'un pouvoir exécutif. Mon inquiétude tient à la possibilité de développer l'Union au regard de l'affaiblissement des démocraties nationales. Il ne suffit pas de dire qu'entre tous les pays européens il existe une culture commune : c'est toujours avec les pays plus proches que les relations sont les plus difficiles. Il ne suffit pas d'avoir des choses en commun pour construire une entité supérieure. Il faut avoir la conscience de l'appartenance et la volonté de construire : il faut donc choisir les quelques thèmes qui nous regroupent, très peu nombreux, essayer de les suivre et c'est sur ce point que nous pouvons espérer avoir une certaine utilité.