La méthode doit en effet être de sélectionner quatre ou cinq points. Il faut hiérarchiser. Nous avons par exemple pris le parti d'insister plus sur la souveraineté technologique que sur les questions de défense, où il y a moins de marge de manœuvre.
La conscience européenne sort renforcée depuis deux ans : on ne sait pas assez qu'on a produit plus de vaccins que les autres continents, qu'on a également davantage vacciné. Il y a eu un financement à hauteur de 2,5 milliards d'euros pour six laboratoires de recherche. La santé n'était pas une compétence européenne : c'est la raison pour laquelle dans les 5 propositions sur la souveraineté, la puissance et l'autonomie, il y a un point sur la santé. On essaie de donner du contenu à cette idée de sécurité sanitaire : la santé doit devenir une compétence partagée. Il faut avoir des stocks stratégiques, voir dans quelle mesure on peut relocaliser des chaînes d'approvisionnement, renforcer l'agence européenne de contrôle des maladies et travailler davantage sur le partenariat public-privé.
Depuis un an, on a progressé hors traité, sans parler d'une réforme des traités : en cas d'urgence, les Etats sont capables de se coordonner, mais les citoyens ne le savent pas assez.
Il faut donc répondre de manière pragmatique aux défis collectifs, par exemple en matière de santé ou de technologies. Pour les technologies, le système français a failli : dans le cadre de l'éducation en visioconférence, les bandes passantes étaient insuffisantes, les rectorats ont donné des informations contradictoires, les élèves n'étaient pas équipés. Il y a une marge de manœuvre considérable dans le domaine des technologies.
Il faut donc faire des propositions très précises, hors traité, en sortant des sentiers battus.