Intervention de Marguerite Deprez-Audebert

Réunion du mardi 29 juin 2021 à 17h15
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarguerite Deprez-Audebert :

La politique étrangère de M. Erdoğan représente un défi de taille pour la France et l'Union européenne. En témoigne l'ingérence turque dans les conflits au Haut-Karabakh – où je me suis rendue il y a deux mois –, en Libye et en Syrie, ainsi que les tensions avec la Grèce et Chypre.

Après une année marquée par de fortes tensions, les conclusions du dernier Conseil européen se félicitent de la récente désescalade en Méditerranée orientale. Elles ouvrent également la voie à une modernisation de l'union douanière et à un renforcement de la coopération dans des domaines d'intérêt commun avec la Turquie. Ainsi, les chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Sept optent pour des mesures incitatives, privilégiant une conditionnalité positive. Cela témoigne d'un changement d'approche par rapport à la menace émise le 11 décembre dernier par le Conseil européen d'infliger des sanctions à plusieurs acteurs turcs impliqués dans des forages d'exploration gazière dans les eaux chypriotes. Au vu des points de tension qui demeurent entre l'Union européenne et la Turquie, estimez-vous que ce retour vers une politique plus incitative intervient au bon moment ?

Au niveau parlementaire, certaines réserves persistent. Le groupe de travail de l'Assemblée parlementaire franco-allemande consacré à la politique étrangère et de défense a présenté hier un rapport évoquant la stratégie d'escalade et de provocation poursuivie par la Turquie. Lors de sa séance plénière du 19 mai, le Parlement européen a quant à lui adopté un rapport selon lequel les relations euro-turques étaient arrivées à un point historiquement bas.

Compte tenu de ces éléments, quelle analyse faites-vous des dernières évolutions des relations entre l'UE et la Turquie ? Le rapprochement diplomatique entre Bruxelles et Ankara reste fragile. Si la Turquie reprend ses activités agressives vis-à-vis de l'Union européenne et de son voisin arménien, la France serait-elle disposée à remettre sur la table la question des sanctions ?

Plus concrètement, dans le dossier arménien, les conclusions du Conseil européen du 25 mars soulignaient la vigilance des Européens à l'égard de l'attitude de la Turquie dans le Caucase du Sud. Au vu de nos liens historiques forts avec l'Arménie, quelle place sera accordée à la situation dans cette région au moment de la présidence française du Conseil de l'Union européenne ?

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