Intervention de Yolaine de Courson

Réunion du jeudi 23 septembre 2021 à 9h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYolaine de Courson :

Je me réjouis que la France fasse du Pacte vert pour l'Europe une priorité de sa présidence. Ce premier semestre 2022 sera focalisé à Bruxelles sur la préparation du paquet législatif « Ajustement à l'objectif 55 » et comprendra une dizaine de propositions législatives que la Commission a déjà pu annoncer. L'évaluation des plans de relance verts des États membres sera aussi à l'agenda. Il me paraît tout à fait essentiel que la France soit très ambitieuse, s'agissant de la protection de ses intérêts agricoles. La nouvelle politique agricole commune (PAC) introduit de nouveaux mécanismes qui vont favoriser la transition. C'est une bonne chose, mais nous pouvons et devons engager nos partenaires européens à faire beaucoup plus.

En France, les agriculteurs qui ont les pratiques les plus vertueuses estiment que leurs efforts ne sont pas assez valorisés pas rapport à ceux qui commencent à peine leur transition vers une agriculture moins polluante. Et c'est la même chose à l'échelle de l'Europe. Puisque la France agricole fait de gros efforts pour améliorer la qualité de sa production et diminuer son empreinte écologique, elle doit les faire valoir face à ses partenaires.

Je souhaite vous interroger sur une question qui me tient à cœur, ainsi qu'à mon territoire de la Côte d'Or : les circuits courts. J'étais la semaine dernière chez un propriétaire viticole qui souhaite s'approvisionner en cassis bio pour diversifier ses productions. Il m'a expliqué qu'il avait des difficultés à s'approvisionner en dehors des circuits de distribution traditionnels, aussi bien auprès des producteurs français que des producteurs européens organisés en circuits courts.

À travers les projets alimentaires territoriaux (PAT), nous nous efforçons d'organiser ces nouveaux circuits de distribution en France : des circuits plus courts, qui intègrent davantage le producteur et le consommateur et qui permettent de mieux valoriser l'homme, la nature et notre environnement, avec une production de meilleure qualité pour bien manger.

Pourtant, à l'échelle de l'Union, il nous manque encore une fédération des circuits courts, que des producteurs de haute qualité appellent de leurs vœux pour partager des bonnes pratiques, des savoir-faire et des cultures alimentaires. Les circuits courts ne doivent pas être synonymes de « moins d'Europe » ; ils doivent, au contraire, renforcer notre cohésion. En attendant la création de cette fédération, nous pourrions commencer par construire une union européenne des circuits courts.

L'agriculture n'est pas le seul secteur économique concerné par la problématique des circuits courts : c'est le cas aussi du tourisme, de la logistique et de tous les nouveaux métiers qui valorisent cette démarche. Certains pays membres sont plus avancés que nous sur cette question, d'autres sont en retard. Les circuits courts doivent favoriser le développement d'une ruralité européenne conquérante.

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