Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du jeudi 23 septembre 2021 à 9h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges :

Tout le monde comprend quelles sont les priorités de la présidence française. Elles correspondent à un mélange de ce que nous désirons et de ce que nous pouvons faire. Certaines fois, les deux se rencontrent bien ; d'autres fois, il faut un peu forcer pour faire la jonction.

Nous vivons une période dramatique sur le plan européen. On a senti le vide européen dans la crise afghane ; on l'a senti lors de l'affaire des sous-marins. On constate une certaine impuissance à réguler les grands flux migratoires et une très grande difficulté à définir une règle commune. Sur le plan économique, il faut transformer l'essai avec le plan NextGenerationEU. Et si l'écologie est devenue, sous l'effet du rapport du GIEC, une priorité écrasante pour les opinions et les États, notre approche n'est pas tout à fait la même que celle des Allemands, qui sont pourtant nos partenaires essentiels. Or on est frappé par le caractère assez lisse du discours de la présidence du Conseil de l'UE – ce qui est, du reste, dans l'ordre des choses car les présidences sont assaillies par ce qui se passe.

L'immigration est un sujet qu'il faut envisager – même s'il est très difficile de progresser – car les opinions ont des attentes dans ce domaine. S'agissant de la défense, je suis tout à fait d'accord sur la nécessité de répondre par des avancées concrètes comme la cybersécurité, mais il faut mieux définir, afin qu'elle soit comprise, l'identité de la défense européenne. Il en va de même sur les ressources propres : au-delà de la taxe carbone, dont on peut d'ailleurs discuter, nous avons besoin d'un véritable système fiscal pour soutenir NextGenerationEU. Or on voit bien que la présidence aura du mal à réagir sur ce point.

Dans tous ces domaines, comment comptez-vous raccrocher les grandes attentes de l'opinion à une présidence qui ne peut se limiter à ce qu'elle est juridiquement – la continuation de la précédente et l'annonce de la suivante ? La présidence du Conseil de l'UE doit être un moment fort, et il faut que les thèmes abordés soient à la hauteur des enjeux. Ce n'est pas facile, mais l'une des choses qu'Emmanuel Macron sait très bien faire, c'est précisément de mettre en scène les grands thèmes par rapport aux agendas concrets et technos.

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