Une langue n'est pas seulement un moyen de communication mais porte également en elle ses propres concepts. En d'autres termes, s'il n'y a qu'une seule langue, ce sont ses concepts qui prévaudront. De plus, Eurostat nous apprend que 70 % des citoyens européens ne comprennent pas ou pas bien l'anglais. S'en tenir à la seule langue anglaise est donc antidémocratique et contre-productif puisque l'Union européenne dépense beaucoup d'argent pour faire connaître les intérêts et réalisations, mais sans utiliser la langue de la majorité des citoyens européens.
Le Brexit a laissé un trou dans le budget européen et obligé les institutions européennes à faire des économies, lesquelles ont commencé par le plus facile : les dépenses de traduction. Ce n'est pas tolérable pour les citoyens européens ni même légal car en contradiction avec les règles européennes sur le multilinguisme. Toutefois, il est difficile de changer les choses. La présidence française peut permettre certains progrès mais c'est un travail de longue haleine car il s'agit de renverser une situation bien établie.