Plus que jamais, l'actualité nous montre qu'on ne peut que penser Europe qu'en défendant sa souveraineté.
Notre troisième et dernière réunion de ce jour pour la Commission de la défense – dernière également, a priori, de la législature - porte sur une communication conjointe de notre commission et de celle des Affaires européennes. C'est la troisième fois en deux ans qu'un tel travail en commun est réalisé et, comme à chaque fois, je me félicite de cette coopération sur ce sujet d'intérêt partagé qu'est l'Europe de la Défense. La réussite de cette coopération entre nos deux commissions est pour moi un grand sujet de satisfaction.
Le travail qu'ont réalisé nos deux collègues Aude Bono-Vandorme, pour la commission des Affaires européennes, et Marianne Dubois, pour celle de la Défense, est important à plusieurs titres.
En premier lieu, il met en lumière un aspect peu connu de l'Europe de la défense qu'est sa dimension opérationnelle. Nous avons tous en tête les initiatives européennes en matière de développement capacitaire, telles que la Coopération structurée permanente ou le Fonds européen de défense. Mais l'Union européenne est également présente sur le terrain, pour des missions de formation en Afrique mais également pour de véritables opérations militaires impliquant des engagements armés, en Bosnie-Herzégovine, en Méditerranée et au large de la Somalie.
En deuxième lieu, je crois savoir que votre travail, chère Aude, chère Marianne, montre que ces opérations et missions souffrent de nombreuses faiblesses qui nuisent à leur efficacité. Certaines sont inhérentes au fonctionnement de l'Union européenne, notamment la contrainte de l'unanimité, mais d'autres pourraient être corrigées et vous faites des propositions en ce sens.
Enfin, ce travail a été réalisé dans un contexte particulier qui est celui de la présidence française de l'Union européenne et de la dégradation de nos relations avec le Mali. Ce contexte peut lui donner une résonnance supplémentaire. Ainsi, dans quelle mesure ce que vous proposez, Mmes les rapporteures, est-il susceptible d'être pris en compte au niveau européen, notamment dans le cadre de la Boussole stratégique ? Par ailleurs, selon vos informations, la mission EUTM Mali de formation des Forces armées maliennes a-t-elle encore un avenir après le retrait annoncé de Barkhane et de Takuba du Mali ?