Intervention de Claire Descreux

Réunion du mardi 3 avril 2018 à 8h45
Groupe de travail sur les conditions de travail à l'assemblée nationale et le statut des collaborateurs parlementaires

Claire Descreux, cheffe de service, adjointe à la déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle du ministère du travail :

Je ne peux qu'aller dans le sens de mon collègue : il n'y a pas de filières professionnelles plus particulièrement destinées aux personnes handicapées. Dans le secteur adapté, tous types d'offres sont disponibles. Même si la population des personnes handicapées est globalement moins qualifiée que la moyenne de la population, de grands progrès ont été faits et il y a de plus en plus de diplômés de l'enseignement supérieur parmi elles. Certes, pendant longtemps, les personnes handicapées ont été recrutées dans des emplois de catégorie C mais elles sont de plus en plus nombreuses dans les emplois de catégorie A.

Dans le cadre de nos réflexions sur la réforme de l'obligation d'emploi, nous envisageons de supprimer la catégorie des emplois exigeant des conditions d'aptitude particulières (ECAP), sorte de liste des métiers non accessibles aux personnes handicapées. Au-delà du fait que c'est une approche sujette à caution d'un point de vue philosophique, nous considérons que les handicaps sont tellement variés qu'il est impossible de décréter que tel ou tel poste ne peut être occupé par une personne handicapée.

Pour mener une politique plus volontariste en matière de handicap, il serait bon, en effet, que l'Assemblée mette en place une mission « handicap » ou un référent « handicap », comme c'est le cas dans la plupart des administrations ou dans certaines entreprises.

Enfin, à côté de l'impulsion donnée au sommet des institutions, il est important de former et de sensibiliser les encadrants directs et les collègues des personnes handicapées. Si tout le monde adhère aux grands principes d'inclusion, des craintes se font sentir au sein des équipes, qui redoutent notamment les transferts de tâches, et parmi les directeurs ou les chefs de service, qui peuvent avoir l'impression que la personne ne sera pas en mesure de travailler à 150 % en cas de besoin. Ces réactions proviennent souvent d'une mauvaise compréhension de ce qu'est le handicap.

J'ai la même réserve que mon collègue à l'égard du télétravail. Il peut apparaître comme un moyen de faciliter le travail des personnes handicapées qui ont des problèmes de mobilité, mais il ne faut pas en abuser sous peine de contribuer à leur isolement. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il n'est pas recommandé dans la fonction publique d'abuser du recours au télétravail pour raisons médicales.

Enfin, pour ce qui est des risques professionnels, il me semble que c'est la tâche des médecins de prévention et des médecins du travail de suivre plus particulièrement ces sujets.

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