Je confirme qu'il y a quinze ou même dix ans, les médias n'étaient pas conscients des bouleversements en cours et n'avaient pas les moyens d'investir pour développer des régies publicitaires en ligne. Nous étions effectivement tous très heureux de consulter gratuitement de l'information. Aujourd'hui, ils ont compris qu'il n'y avait pas de revenus avec la gratuité, mais ils ne disposent pas des capacités d'investissement de Google ou de Facebook.
L'application du droit voisin peut résoudre une partie du problème du financement des médias. Toutefois, la presse française est déjà très dépendante de Google et Facebook, au titre de contrats commerciaux ou des fonds d'investissement. Le droit voisin lève un certain voile d'opacité sur ces contrats. C'est une opportunité à saisir, à condition de ne pas renforcer cette interdépendance entre les médias et Google ou Facebook, en mettant en place un système de rémunération dans lequel ils auraient intérêt à développer encore plus leur présence sur ces plateformes, au bénéfice des plus gros.
Le respect de la pluralité et l'accès à l'ensemble des titres de presse font partie de notre conception de la démocratie. Il y a donc un vrai combat pour qu'il soit transcrit dans cette équation.