Lundi, je suis allé visiter la prison d'Arles. Selon la direction, il y a, me semble-t-il, non pas deux mais quatre TIS en prison. Par ailleurs, il y a un poste de centralisation de l'information (PCI) actif vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ainsi que des postes d'information et de contrôle (PIC) dans certains bâtiments. Il me semble – et c'est une question que l'on devra poser à la direction – que le PIC du bâtiment A ne permettait pas de basculer sur les caméras du gymnase au moment des faits, car il était en maintenance. Je suis allé voir les différentes cellules et la salle de sport. La porte de la salle de sport est fermée mais elle est ajourée, puisqu'il y a un trou d'une vingtaine de centimètres, où une main passe.
Pour moi, il existe des dysfonctionnements en amont de cette affaire. Comme à beaucoup de mes collègues, il me paraît incroyable qu'un détenu pour terrorisme islamiste puisse bénéficier d'un statut d'auxiliaire en prison. Il faut le motiver, dites-vous, mais ce n'est pas possible ! C'est le terrorisme islamiste qui oblige le Gouvernement à négocier sous pression en Corse. Et je sais, pour avoir auditionné plusieurs fois l'administration pénitentiaire, que pour vous les TIS ne sont pas plus dangereux que les autres détenus dans vos murs. Ils sont d'ailleurs souvent beaucoup moins dangereux entre les murs des prisons que certains réseaux criminels organisés. Néanmoins, il faut que vous puissiez entendre qu'en dehors de vos murs, ce sont les terroristes islamistes qui sont les plus dangereux pour nos sociétés. Ce sont eux qui tuent en masse dans les restaurants, dans les bars, dans les salles de spectacle, qui tuent les policiers, qui tuent les enseignants, qui tuent les journalistes. Comment faire pour qu'un terroriste islamiste ne puisse pas bénéficier d'un statut d'auxiliaire en prison ?
Ma deuxième question concerne le passé de Franck Elong Abé. Cet individu a été arrêté par les Américains en Afghanistan et remis aux autorités françaises. Il s'est distingué par sa violence dans différentes prisons et une prise d'otage à l'hôpital prison de Sequedin. Selon nos services de renseignement et le parquet national antiterroriste, Franck Elong Abé se serait particulièrement distingué, si vous me permettez l'expression, par sa violence en Afghanistan et il aurait été écarté d'Al Qaida pour son extrême violence. Les services pénitentiaires avaient‑ils reçu ces informations ?