Monsieur le directeur, je vous remercie pour tous les éléments que vous apportez à notre commission. Il y a quelques jours, en apprenant l'agression d'Yvan Colonna, l'un des détenus les plus connus en France, nous nous sommes tout de suite dit qu'il avait fallu que cela tombe sur lui !
Mes questions visent à établir si l'événement est isolé ou s'il constitue le symptôme d'une réalité moins visible. Les éléments de l'enquête nous intéresseront car nous devons savoir ce qui s'est passé et si des erreurs ont conduit à cette situation. Je ne veux cependant pas qu'à partir d'un cas particulier, on puisse remettre en cause un protocole, qui fonctionne bien. Nous l'avons vu lors des auditions sur le rapport que j'ai rendu il y a quelques semaines. Ces protocoles sont semblables à ceux d'autres pays d'Europe. A priori, notre gestion n'est pas ubuesque. Il n'y a rien d'évident en la matière. La recherche du risque zéro est louable, mais assez utopique car il est question de matière humaine.
Certains collègues ont dit que des détenus étaient irrécupérables. Peut-être que certains le sont, mais la prison est là pour punir, protéger la société et, aussi, réinsérer. Lorsque l'on doit conjuguer ces trois missions, on a forcément des décisions à prendre. Parfois, l'une des missions l'emporte sur l'autre. La préparation à la sortie est indispensable. Pouvez-vous d'ailleurs confirmer qu'Yvan Colonna avait le droit d'être auxiliaire ?
La gestion hermétique de ces détenus n'est pas une solution. Comme nous l'avions indiqué dans notre rapport, 75 % des radicalisés islamistes l'ont été par internet, et non par la prison. Lorsque nous vous avions auditionné cet automne, vous nous aviez dit que 7 188 faits de violence avaient été comptabilisés au cours des trois premiers trimestres de 2021, contre environ 9 000 actes par an en 2019 et en 2020. Parmi ces faits, y a-t-il beaucoup de tentatives d'homicide ou l'agression survenue à Arles est-elle un cas isolé ? Les DPS sont-ils surreprésentés parmi les auteurs de ces actes ?