Intervention de Philippe Bolo

Réunion du vendredi 18 mars 2022 à 11h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bolo :

Monsieur le ministre, je tiens avant tout à saluer l'engagement sans faille dont vous faites preuve depuis 2020 pour affronter les crises qui se succèdent sans répit. Les lois de finances rectificatives et les plans de soutien, de relance et de résilience témoignent de votre volonté et de votre ambition de protéger l'économie française, ses entreprises et ses salariés.

Alors que ces mesures massives sont prises depuis deux ans, Vladimir Poutine, qui s'apparente davantage à un criminel de guerre qu'à un homme d'État tutélaire, a embrasé l'Ukraine. La France a œuvré pour l'adoption de sanctions économiques à l'encontre de la Russie afin de stopper sa dynamique guerrière. Par un effet domino, ces sanctions ont un impact sur notre économie.

De nombreux secteurs nous font part de leurs difficultés. J'évoquerai celles du BTP et de l'industrie, mais d'autres se retrouveront dans ces constats. Le BTP souffre de la volatilité du prix du gazole non routier (GNR). Pour certaines entreprises du secteur, la perspective est malheureusement celle d'un arrêt, préjudiciable aux salariés. L'industrie est enfermée dans une spirale, les difficultés d'approvisionnement en métaux et l'envolée des prix de ces derniers s'alimentant mutuellement. La conséquence en est des retards de livraison dommageables dans certains secteurs stratégiques, par exemple l'agroalimentaire.

Depuis 2020, l'économie française a appris à s'adapter. Cependant, l'instabilité liée à la guerre en Ukraine altère la visibilité, érode les projets d'investissement et dégrade la confiance des chefs d'entreprise. Nous devons dès lors mener une autre guerre, cette fois contre la démobilisation des dirigeants d'entreprises, même si l'acceptation du risque fait partie de leur ADN.

Dans ce contexte, je souhaite vous poser trois questions. Des contrôles sont-ils prévus pour prévenir les manquements délibérés et opportunistes aux contrats commerciaux, en particulier en matière de délais de paiement ? Des adaptations du plan de résilience seront-elles possibles pour répondre aux situations particulières qui seront identifiées lors de son déploiement ? Enfin, la capacité des entreprises à amortir les augmentations de charges se heurtera à une limite : la répercussion de ces augmentations sur les prix alimentera l'inflation. Comment votre ministère anticipe-t-il ce phénomène ? Quelle est sa politique en la matière ?

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