Avant d'être classé à ce poste, M. Elong Abé avait demandé six fois des postes de travail – deux fois aux ateliers, deux fois comme auxiliaire d'étage. Tout cela lui a été refusé.
Certes, le meurtre a eu lieu en salle d'activité mais, dans la mesure où il n'y a qu'une cour de promenade dans le bâtiment A et que les deux détenus avaient le droit d'y aller à leur libre choix, M. Elong Abé aurait aussi bien pu y retrouver M. Colonna. La promenade est naturellement surveillée, mais une agression va très vite.
Le délégué local au renseignement pénitentiaire, qui dispose de compétences très pointues en matière de détention, participe aux CPU. Je n'étais pas arrivé à l'époque, mais il avait bien été repéré que M. Elong Abé conservait ses idées djihadistes et qu'il se vantait d'avoir été en Afghanistan. Rien ne laissait penser, toutefois, qu'il agresserait Yvan Colonna, un autre détenu ou un membre du personnel. Sinon, connaissant l'officier, il aurait demandé fermement, et à raison, que cela soit noté.