Intervention de Caroline Abadie

Réunion du mercredi 30 mars 2022 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Abadie :

Quand on revisite les événements a posteriori, il est facile de dire « il aurait fallu ». C'est pourtant notre rôle. Le risque zéro n'existe pas, certes, mais peut-être aurait-il fallu que les effectifs soient plus complets. Où en sont ceux de la prison ? Qu'en est-il du taux d'occupation de l'établissement ? Même si nous nous sommes évertués au cours des dernières années à vous fournir les moyens de recruter davantage, la situation n'est pas encore idéale, ni les conditions de travail toujours confortables.

Après coup, on voit bien qu'il y a eu dissimulation de la part de M. Elong Abé. Dans une première phase, il montre des troubles de la personnalité, est très virulent, a du mal se mettre dans le cadre puis, soudainement, dans une deuxième période, son attitude s'arrondit et, à force de patience, il obtient différents avantages pour préparer sa réinsertion. Je ne serai jamais de ceux qui disent qu'il ne faut pas préparer la sortie et donner la chance de se réinsérer à tous les détenus. Néanmoins, une question me taraude : comment accorder autant de libertés – retour à la détention de droit commun, poste d'auxiliaire de sport – à quelqu'un qui n'a pas voulu se prêter à l'évaluation de sa radicalisation ? On ne peut pas dire que cet outil fantastique, inventé par l'administration pénitentiaire face à la montée de l'islam radical en France, en 2014, a échoué ; il n'a même pas été utilisé.

Pourriez-vous nous expliquer ce qu'est une mini-CPU, madame la directrice ? Est-ce une CPU en comité réduit ou une initiative du directeur de la prison ? Selon quel protocole se réunissent-elles et quelles en sont les conséquences ?

Pour revenir sur le système vidéo de la prison, il n'avait pas été révisé depuis treize ans. Sous l'autorité de la présidente de la commission des lois, nous sommes allés à Fresnes et avons vu les écrans – le must du must – installés partout dans cette prison. Bien sûr, nous aimerions que tout le monde en soit équipé, mais avec une mise à niveau au bout de treize ans, on en est loin ! Ce n'est pas du tout rassurant.

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