Le statut du gendarme est marqué par le contraste entre le caractère civil des missions qui lui incombent et son organisation militaire. Vous avez parfaitement exposé sa singularité.
Un élément me conduit à m'interroger sur le plan éthique et de la déontologie. En effet, dans le cadre de l'enseignement qui leur est délivré, dans quelle mesure les gendarmes estiment-ils que leurs prérogatives se distinguent de celles des militaires en termes d'emploi de la force ? De même, du point de vue de « l'adversaire », qui se veut différent pour un gendarme et pour un militaire, comment leur est inculqué le respect de ce dernier ?
Vous avez évoqué les réserves. Avec mon collègue Jean-François Parigi, nous avons mené une mission d'information sur le sujet. Force est de constater que la réserve de la gendarmerie fonctionne et qu'elle constitue un modèle pour les 45 réserves qui existent en France. 20 ans ont néanmoins été nécessaires pour parvenir à ce résultat d'efficacité. Pourtant, lors de nos auditions, nous avons été frappés de constater que parmi les réservistes qui s'engagent, certains candidats ne sont pas à la hauteur des attentes du corps de la gendarmerie. Puisqu'il est difficile de les évincer, ils restent sous-employés dans l'attente de la fin de leur contrat, au terme duquel ils ne sont pas réembauchés. Quelles dispositions seraient envisageables pour s'en séparer plus rapidement et disposer d'effectifs constants et réels ?