J'admire la capacité de nos armées à faire des démonstrations ponctuelles de puissance, comme avec l'opération Hamilton, ou à tenir des moyennes d'engagement comme actuellement au Sahel, alors que les effets de la révision générale des politiques publiques sont encore perceptibles. Les armées se sont organisées pour y faire face.
Mais un de nos objectifs, cela a été dit, est de nous préparer à la menace la plus dangereuse. Au-delà de cette fierté, je m'interroge donc sur notre aptitude à intervenir massivement et durablement dans un environnement dégradé et contesté.
Tous les yeux sont tournés vers l'Est, où nous ne pouvons qu'être frappés par la dissymétrie des moyens : 90 bataillons d'un côté de la frontière, soit 130 000 hommes, et de l'autre des moyens que l'on compte en centaines d'hommes, voire en milliers.
Or j'observe une certaine confusion entre ce que nous avons pu déclarer à l'OTAN – deux divisions de 25 000 hommes – ce que prévoient les contrats opérationnels – 24 000 hommes en six mois, non renouvelables – l'échelon national d'urgence (ENU) – 5 000 hommes – les volumes prévus dans la LPM ou la déclinaison opérationnelle du plan Ambition 2030. Dans ce contexte, pouvez-vous rappeler nos objectifs capacitaires actuels et pour 2030 ?
Êtes-vous en mesure d'objectiver les moyens que nous serions capables de projeter et combien de temps nous pourrions les soutenir ? Des travaux ne seraient-ils pas nécessaires pour préciser la déclinaison opérationnelle de l'hypothèse d'engagement majeur (HEM) et vérifier comment, malgré toutes les externalisations que nous avons pu réaliser, tout cela peut fonctionner, notamment en situation de chaos ?
Enfin, comme CEMAT et maintenant comme CEMA, vous avez beaucoup travaillé à l'organisation de l'exercice HEMEX-ORION, prévu en 2023. Où en est la planification ? Cet exercice serait le meilleur moyen de montrer à la nation et au monde ce que nous sommes capables de faire.