Je pose ma question au nom de mes deux collègues calédoniens, Philippe Dunoyer et Philippe Gomès ; elle s'adresse au Premier ministre.
Monsieur le Premier ministre, depuis le 6 septembre, la Nouvelle-Calédonie subit de plein fouet une vague épidémique de grande ampleur. Nous déplorons déjà 33 décès et avec près de 5 000 cas positifs confirmés à ce jour, les services hospitaliers sont saturés.
Nous tenons à vous adresser nos sincères remerciements pour la réactivité du Gouvernement face à ce tsunami ; elle permet l'arrivée de 130 professionnels de la réserve sanitaire nationale dès cette semaine – les premiers sont arrivés aujourd'hui même. Désormais, l'objectif est d'atteindre un taux de vaccination de 80 à 90 % dans les meilleurs délais, alors que 34 % seulement de la population est aujourd'hui vaccinée. Dans cette perspective, nous vous avons sollicité pour diversifier l'offre vaccinale et permettre aux Calédoniens d'accéder à des vaccins à virus inactivé.
Sur le plan économique, le troisième confinement en cours nécessitera plus que jamais un soutien attentif de l'État, d'autant que l'incertitude politique pesant sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie fragilise grandement la confiance des entreprises.
Monsieur le Premier ministre, au moment où la stratégie indo-pacifique de la France est mise à mal et à l'orée du troisième référendum sur l'indépendance, la crise sanitaire éclaire d'un jour nouveau le choix des Calédoniens. En effet, l'État a été exemplaire aux côtés de la Nouvelle-Calédonie et de tous ses habitants : il l'a d'abord été sur le plan du soutien sanitaire, grâce à l'envoi de vaccins, de tests et à l'intervention de la réserve sanitaire nationale ; ensuite au niveau économique, puisque plus de 8 000 entreprises calédoniennes ont bénéficié des PGE – prêts garantis par l'État – et du fonds de solidarité, pour un total de 30 milliards de francs Pacifique ; il l'a été enfin en soutenant les institutions, au moyen d'un concours financier de 10 milliards couvrant les dépenses de quarantaine.
En réalité, monsieur le Premier ministre, vous l'avez compris, ma question n'en est pas une. Mes deux collègues, au nom du peuple calédonien, souhaitent simplement vous remercier et remercier l'État pour avoir soutenu la Nouvelle-Calédonie et pour continuer à le faire au moment où elle en a le plus besoin.