Intervention de Jean-Luc Fugit

Séance en hémicycle du jeudi 14 décembre 2017 à 9h30
Orientation et réussite des étudiants — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Fugit :

Cet article va permettre d'inscrire dans la loi l'année de césure. Tout étudiant pourra en bénéficier, dès le premier cycle et même entre l'année d'obtention du baccalauréat et sa première année dans l'enseignement supérieur. C'est pour nous un pas de plus vers la personnalisation des parcours de formation, déjà évoquée à l'article 1er. Définir dans la loi l'année de césure permet qu'elle ne soit pas vue comme une année « pour rien ». En outre, en en faisant un élément valorisant, on l'inscrit définitivement comme une année utile du parcours de formation.

En tant qu'ancien vice-président d'une université, chargé des questions d'orientation, de réussite et d'insertion professionnelle des étudiants, je peux vous assurer qu'un dispositif de césure bien construit est de nature à favoriser le développement personnel de l'étudiant et lui permettre de gagner en autonomie. La césure responsabilise à la fois les étudiants, qui s'engagent, et les établissements d'enseignement supérieur, avec lesquels ils signeront une convention, comme le prévoit cet article. La césure pourra avoir lieu à différentes étapes du parcours de formation. Quel que soit le moment choisi par un étudiant pour demander à bénéficier de ce dispositif, cela constituera une expérience majeure, qui lui permettra de gagner en maturité et de faire avancer son projet personnel ; ce sera aussi l'occasion de découvrir de nouveaux horizons et d'acquérir, à coup sûr, de nouvelles compétences.

L'étudiant pourra interrompre sa formation pour mener une action de bénévolat, effectuer un service civique, conduire un projet associatif ou d'entrepreneuriat étudiant, ou encore occuper un emploi. Dans tous les cas, l'expérience de césure devra faire l'objet d'une restitution et, surtout, être valorisée. De fait, cette restitution pourra, entre autres, être valorisée au travers d'un bilan de compétences adapté.

Enfin, les recruteurs, les employeurs potentiels devront considérer la césure comme un élément de la formation tout au long de la carrière, et non comme une année de plus, sans apport. Cela renvoie à la formation tout au long de la vie, sujet qui fera l'objet de travaux législatifs dans le cadre de la grande réforme de la formation professionnelle inscrite à notre agenda de 2018.

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