Monsieur le Premier ministre, comme toutes les compagnies aériennes, Air Austral subit l'impact de la crise sanitaire. Le soutien de la région Réunion, combiné aux aides de droit commun de l'État, lui a permis de tenir jusqu'à maintenant, mais la persistance de la crise ne lui a pas permis de retrouver le niveau d'activité escompté dans les délais attendus.
À l'instar de Corsair ou d'Air France avant l'instauration de dispositifs exceptionnels par l'État, la compagnie se trouve aujourd'hui confrontée à une situation de trésorerie très tendue qui la place dans une situation de péril imminent. Les besoins de trésorerie reflètent un caractère d'urgence. Or l'État conditionne l'activation et la poursuite de ces aides à un rapprochement capitalistique avec Corsair. Ce scénario se traduirait par la disparition d'Air Austral dans son identité de compagnie réunionnaise et, pour La Réunion, par la perte de la maîtrise du moyen essentiel de son désenclavement. Cela réduirait donc à néant les efforts accomplis par les Réunionnais depuis des décennies pour bâtir une compagnie qui, hors période de crise sanitaire, a réussi le pari d'être compétitive sur les lignes La Réunion-Paris et Mayotte-Paris, tout en assurant des dessertes régionales.
La survie d'Air Austral représente aussi bien un enjeu national qu'un enjeu stratégique majeur pour le développement de La Réunion, ainsi qu'un enjeu social concernant plus de 900 salariés.