Madame la ministre, monsieur le rapporteur, je tiens à vous dire combien je partage vos préoccupations et les objectifs de ce projet de loi. Je déplore néanmoins qu'il n'offre pas de réponses à certaines situations spécifiques et qu'il manque d'ambitions pour l'outre-mer.
Il ne prend pas suffisamment en compte les élèves de l'hémisphère Sud, dont le calendrier est calé sur l'année civile, spécialement ceux dont l'univers quotidien n'a rien à voir avec celui de la métropole. Je pense évidemment aux jeunes de Wallis-et-Futuna – mais pas seulement.
Je souhaite rappeler à la représentation nationale que cette petite collectivité se situe à 20 000 kilomètres de la métropole, à 3 000 kilomètres de la Nouvelle-Calédonie et à 4 000 kilomètres de la Polynésie française. Elle est entourée exclusivement de pays anglophones et elle a cette particularité que son calendrier scolaire est en phase avec celui de la Nouvelle-Calédonie.
Les élèves qui, après avoir obtenu leur baccalauréat au mois de décembre, décident de venir étudier en métropole, doivent donc attendre huit mois avant d'entamer leurs études. Ils pourraient certes aller étudier en Nouvelle-Calédonie, à 3 000 kilomètres de chez eux, ou en Polynésie française, à 4 000 kilomètres, mais vous comprendrez, chers collègues, que tout cela occasionne des dépenses importantes pour leurs parents. Il faut par ailleurs songer au fait que 80 % de la population de ce territoire n'a pas de revenus réguliers.
Les élèves de Wallis-et-Futuna sont donc livrés à eux-mêmes pendant huit mois, et ils ne peuvent compter sur aucun dispositif pour les aider à surmonter leurs difficultés, ni pour préparer leur départ vers la métropole. C'est pour remédier à ces difficultés que j'ai déposé un certain nombre d'amendements, afin d'apporter un « plus » à ces élèves.