L'objet de cet amendement est que le juge soit consulté, et non plus seulement avisé de tout changement du lieu de placement, sauf en cas d'urgence.
Je rappelle encore une fois que tous les anciens enfants placés que nous avons auditionnés dans le cadre de la mission d'information rapportée par Perrine Goulet nous ont dit d'emblée – et sans se concerter – combien ils avaient souffert d'être ballottés d'une structure ou d'une famille à l'autre sans transition, sans accompagnement, sans passage de relais, et que tous les liens qu'ils avaient noués soient coupés du jour au lendemain.
Lyes Louffok, par exemple, avait été placé à sa naissance dans une famille d'accueil où il était resté cinq ans ; lorsque ce lien a dû être rompu pour cause de déménagement, il a été ballotté dans sept lieux de placement différents en dix ans, et c'est ce tout premier séisme subi à l'âge de 5 ans qui a obéré pour la suite toutes les chances de placement réussi. Il me semble donc que la consultation du juge est indispensable, et non pas seulement son information.