L'article 9 porte sur les assistantes familiales. On sait que notre pays en manque cruellement, alors que c'est une solution à dimension humaine pour l'accueil des enfants.
« La référente de l'ASE, j'ai dû la voir deux fois ! Le plus souvent, on communique par courriel ou par téléphone. On vit toutes dans une très grande solitude » : ces mots d'une assistante familiale montrent combien la question de leur solitude et de leur isolement est centrale. Elles ne peuvent pas s'appuyer sur la référente de l'ASE, qui est débordée et croule sous les dossiers.
Valérie, assistante familiale, me disait : « J'ai eu une gamine qui se déchirait la peau. Elle tapait sur tout le monde, dès qu'un gosse entrait, elle tapait dessus, elle tapait même sur sa sœur ! C'était devenu insupportable : mon mari ne tenait plus, mes enfants ne tenaient plus, je ne tenais plus non plus, mais on n'avait aucun soutien. Quand on appelait l'ASE, on nous disait que les choses avaient l'air de bien se passer dans notre famille. On avait beau dire que ce n'était pas le cas et appeler au secours, il a fallu des mois et des mois pour qu'enfin nous soyons soutenus. Mais finalement, c'était un intérimaire, et la référente de l'ASE a encore changé. »
Comment sortir de cette solitude ? C'est un problème essentiel ! Dans mon coin, on m'a dit que se réunissaient autrefois des groupes de parole d'assistantes familiales auxquelles participaient des psychologues.