Nous venons de voter avec vous pour l'article 9, mais il ne résout pas le problème fondamental des assistants familiaux : la non-reconnaissance. Vous l'avez dit, les assistantes familiales ne sont pas toujours reconnues par l'ASE comme de vraies professionnelles ; elles sont en effet considérées comme des sous-salariées. Que les enfants les appellent « tata » ou « nanou », soit, mais quand ces termes sont repris par d'autres travailleuses sociales, c'est bien différent.
Notre rôle est d'obliger à la reconnaissance des assistantes familiales, à plusieurs étapes. D'abord, lorsque l'enfant arrive, pourquoi l'assistante familiale qui doit le suivre n'est-elle pas informée de ce qu'il a vécu – a-t-il été brûlé par des cigarettes ? A-t-il été agressé sous la douche ? Est-il très perturbé ? Quelles sont ses maladies ? Ces données ne lui sont pas communiquées.
Ensuite, lorsque l'enfant leur est ôté, on me décrit des scènes assez lunaires : une assistante familiale s'occupait d'un gamin depuis qu'il était bébé, les photos depuis l'enfance étaient exposées dans le salon ; d'une semaine à l'autre, elle apprend que l'enfant va lui être retiré sans qu'elle ait été interrogée. Au cours de la procédure, on écoute la parole du référent de l'ASE qui parfois ne connaît pas l'enfant, qui ne l'a pas vu régulièrement parce que les dossiers à gérer sont trop nombreux – c'est un fait. En revanche, l'assistant familial, celui qui est le plus en contact avec l'enfant, n'est pas entendu, ce à quoi l'amendement vise à remédier.
Cela me fait penser à un autre métier : l'accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH). Alors qu'il a des liens avec l'enfant à l'intérieur de l'école, il n'était pas associé à l'équipe éducative et n'avait pas le droit de parler aux parents qui ne pouvaient pas l'informer de ce dont souffrait l'enfant. C'est un problème qui a été en partie résolu au cours de cette législature – ce n'est pas miraculeux, mais nous avons un peu avancé, je vous le concède.
De la même manière, il faut améliorer la reconnaissance de la place de l'assistante familiale à toutes les étapes. De l'accueil de l'enfant à son départ en passant par la procédure devant le juge, elle doit être associée aux décisions parce que c'est elle qui connaît le mieux l'enfant.