J'aimerais aussi que l'on parle de ce qui fonctionne bien, notamment dans les familles d'accueil. Pour cela, je vais reprendre un témoignage que nous avions recueilli dans le cadre de la mission d'information dont Perrine Goulet était rapporteure. Après la mort de sa mère lorsqu'elle avait 6 ans, Maeva a été placée avec son frère dans un foyer puis tous deux ont été confiés à une même famille d'accueil : « La famille d'accueil a évidemment été pour nous une chance. On est tombé sur une famille d'accueil formidable que j'aime très fort, qui est ma deuxième famille aujourd'hui. Je suis la marraine de la première fille de mon frère d'accueil, mon frère est le parrain du fils de mon frère d'accueil. Nous formons une famille. C'est ma deuxième famille, ce ne sont pas mes parents : je ne les appelle pas papa et maman, mais Jean-Jacques et Henriette. C'est mon ancrage et cela l'a été pendant de très nombreuses années. Si je n'avais pas eu la tendresse de ma famille d'accueil, sa patience infinie face à deux enfants très en colère, je n'en serais certainement pas là aujourd'hui. Ils ont été aidants à bien des égards. Je sais que le fait que nous ayons été placés chez eux les a aidés à se construire comme nous à nous construire. J'étais sur les bons rails : j'avais cette famille d'accueil, j'étais une bonne élève, mon frère aussi. Je fais de grandes études, j'ai beaucoup d'ambition. »
Dans l'exercice du métier d'assistant familial, les liens créés sont parfois tellement forts qu'ils perdurent bien au-delà de la majorité de l'enfant. Permettre aux assistants familiaux de repousser l'âge de leur retraite pour conserver la garde des enfants dont ils s'occupent, c'est reconnaître la particularité de ce métier, la force des liens noués, qui peuvent être de nature quasiment filiale, et surtout l'engagement de ces professionnels en vue de la réussite des garçons et des filles qui leur sont confiés. C'est une avancée importante que propose l'article 11 et je vous en remercie, monsieur le secrétaire d'État.