Intervention de Perrine Goulet

Séance en hémicycle du jeudi 8 juillet 2021 à 15h00
Protection des enfants — Article 13

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPerrine Goulet :

Je ne vous surprendrai pas en évoquant à nouveau la place du préfet, qui reste toujours implicite lorsqu'on évoque la question de la protection de l'enfance. J'entends l'argument selon lequel une telle mention relève de l'instruction ministérielle et non de la loi, mais j'avoue ne pas être convaincue. Je ne suis d'ailleurs pas la seule, puisque plusieurs articles de notre droit précisent le rôle du représentant de l'État et ses prérogatives – qui sont donc bien prévus par la loi et pas par le règlement ou par des instructions ministérielles.

Le code général des impôts dispose par exemple que « le représentant de l'État dans le département contrôle la réalisation et le bon emploi des investissements ». Le code de la santé publique précise, à l'article L. 2324-3, que le préfet peut adresser des injonctions aux établissements et services accueillant des enfants. Même le code de la Légion d'honneur prévoit, dans son article R. 197, que « les représentants de l'État dans les départements et les collectivités peuvent procéder aux remises d'insignes pour le grade de chevalier aux Français résidant dans leur département ou collectivité d'affectation ».

Nos lois regorgent de dispositions relatives aux avis et décisions des préfets. Il n'est donc pas inconcevable de faire de celui-ci le coordinateur des politiques de protection de l'enfance. Ce ne serait d'ailleurs pas une nouveauté puisque le code du service national, à propos de l'Agence du service civique – un autre GIP – prévoit ainsi, dans son article L. 120-2 : « Pour l'exercice de son activité, le groupement s'appuie sur les représentants de l'État dans la région et le département ainsi que sur le réseau de correspondants à l'étranger de l'association France Volontaires. »

Dès lors, je ne vois pas quelle raison objective nous empêche de consacrer le rôle de coordinateur du préfet en matière de protection de l'enfance, à l'image de ce qui est prévu dans tous les codes que je viens de vous citer. Cette proposition a été formulée dès 2019 par la mission d'information constituée sur le sujet.

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