Je sais que M. de Courson ne partage pas notre analyse sur l'inconstitutionnalité de son amendement, mais permettez-moi de la rappeler pour qu'à tout le moins elle apparaisse au compte rendu.
La Constitution détermine une règle de compétence du législateur pour définir les dispositions relatives au taux, à l'assiette et aux modalités de recouvrement de l'impôt. Au-delà de cette règle de compétence, elle ne fixe aucune règle de fond s'imposant au législateur en matière de fiscalité. Le législateur organique n'est donc pas habilité par la Constitution à contraindre le législateur ordinaire à disposer uniquement pour l'avenir en matière fiscale.
Cet amendement, s'il était adopté, serait probablement déclaré inconstitutionnel par le Conseil constitutionnel. L'intention nous semble louable et le Gouvernement partage l'objectif d'éviter la rétroactivité fiscale, mais il ne peut être, pour les raisons exposées, que défavorable à cet amendement.