J'entends les craintes, je respecte bien sûr les doutes, mais je ne peux tolérer qu'un soignant en contact direct avec des personnes vulnérables ne soit pas vacciné. Or les soignants sont moins souvent vaccinés que la population générale !
L'une des principales mesures du projet de loi est donc précisément l'obligation vaccinale imposée aux soignants et aux personnels exerçant leur activité au sein d'un établissement de santé. Elle sera applicable à partir du 15 septembre, pour laisser aux professionnels concernés le temps de s'y conformer. Comme tous les salariés, ces derniers pourront obtenir une autorisation d'absence pour se faire vacciner, sans que cette absence n'ait d'effet sur leur rémunération. Le contrôle de l'obligation vaccinale sera à la charge des employeurs.
Vous l'aurez compris, nous souhaitons par cette mesure accélérer la vaccination des soignants placés en première ligne dans la gestion de la crise sanitaire.
Cependant, l'effort ne doit pas être uniquement réalisé par les soignants, mais par tous les Français. C'est tout l'objet de l'extension du passe sanitaire, dont les modalités restent bien sûr à débattre, mais dont l'esprit est bel et bien le suivant : pas d'exception, pas d'individualisme exacerbé. Nous devons nous montrer solidaires pour atteindre l'immunité collective, seule solution pour nous débarrasser définitivement du virus.
Avec ce projet de loi, le Gouvernement vous présente à nouveau des mesures exceptionnelles, mais celles-ci se justifient par une situation qui menace de devenir rapidement critique. Nous assumons ce message de fermeté et de clarté qui doit nous rendre capables de vivre le plus normalement possible avec la covid.
Et si j'ai tenu en préambule à saluer le courage et le civisme de nos concitoyens, j'aimerais terminer en adressant un message tout particulier aux jeunes, qui ont fait preuve de beaucoup de courage et d'abnégation depuis un an et demi et qui se font massivement vacciner. On disait cette jeunesse égoïste, nonchalante ; elle se montre au contraire solidaire et engagée. Les jeunes prouvent par l'exemple qu'il n'y a pas d'âge pour être un citoyen responsable et rappellent que les enfants gâtés ne sont pas ceux que l'on croit.