Cela ne se fait peut-être pas, mais je tiens à ouvrir dans nos débats une parenthèse singulière qui vous touchera peut-être. On ne sait peut-être pas assez que l'Assemblée est une belle maison commune, peuplée de rencontres et de figures et habitée d'une grande part d'humanité. Vous, vous le savez, mes chers collègues, au-delà de nos différences de sensibilité politique.
Je voudrais partager ma peine, ici, maintenant, à la tribune. C'est sans doute inhabituel et incongru, mais ce ne sera pas inconvenant. Brigitte Ferrat est décédée il y a quelques heures. Plus qu'une « collab' » comme on le dit dans notre jargon, elle était mon amie. Elle était une attachée de presse remarquable, professionnelle, maternelle et bienveillante. Elle était le cinquième pilier des « quatre col' », cette fameuse salle des quatre colonnes où les journalistes l'appréciaient.
Je saisis cette occasion pour rendre hommage, sans doute en votre nom à tous, à toutes celles et à tous ceux qui, bien souvent dans l'ombre, œuvrent à nos côtés et connaissent tout de nous – nos ardeurs, nos passions, nos déceptions, nos coups de gueule, nos moments de stress – car nous passons certains jours plus de temps avec eux qu'avec les membres de notre propre famille. En pensant à Brigitte, je remercie tous nos collaborateurs, sans lesquels nous serions bien souvent démunis.