Intervention de Yannick Favennec-Bécot

Séance en hémicycle du mercredi 21 juillet 2021 à 15h00
Gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

Monsieur le ministre, vous étendez l'application du passe sanitaire à de nombreuses activités du quotidien à travers des mesures difficiles à comprendre et à mettre en œuvre, donc difficiles à accepter pour nos concitoyens. Les professionnels, qui seront obligés de contrôler le passe sanitaire sous peine de sanctions, seront en première ligne pour affronter le mécontentement, la colère des clients à qui ils refuseront l'accès à leurs établissements et à leurs activités. Avoir un commerce, faire vivre un lieu de culture ou un autre type d'espace accueillant du public est un véritable sacerdoce. Ce n'est pas facile tous les jours, mais les femmes et les hommes qui y travaillent s'investissent corps et âme car ils aiment les gens. Ils aiment les accueillir et leur faire partager leur passion pour un plat, un lieu, un loisir.

Aujourd'hui, vous leur imposez de contrôler la santé de leurs clients ; vous leur imposez d'entrer de force dans la vie privée de ceux-ci ; vous les contraignez à restreindre, en votre nom, les libertés des Français. Or ils ne possèdent pas la légitimité pour leur faire, celle-ci appartient à l'État. Comme on le dit dans mon département de la Mayenne, « chacun son métier, les vaches seront bien gardées » – cette citation tirée d'une fable de Florian devrait vous inspirer. En obligeant les restaurateurs, patrons de café et les propriétaires de lieux de culture et d'histoire à contrôler le passe sanitaire de leurs clients et visiteurs, vous risquez de détourner de notre combat commun tous ceux qui contribuent à l'apaisement social ainsi qu'à la vitalité de nos territoires, et de manquer votre objectif. Nous devons avancer ensemble. Or, aujourd'hui, vous faites un pas de plus vers la division.

Monsieur le ministre, agissez non contre les professionnels mais avec eux : c'est à cette condition que nous réussirons à traverser unis la crise sanitaire. Vous l'aurez compris, je voterai contre l'article 1er .

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