Monsieur le ministre, vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait urgence, ce qui démontre bien le défaut d'anticipation de votre politique que nous n'avons de cesse de dénoncer. Celui-ci est malheureusement la marque de fabrique de ce que vous faites, c'est-à-dire des déclarations à l'emporte-pièce contredites quelques jours et parfois quelques heures après par d'autres déclarations à l'emporte-pièce. C'est bien ce qui sape le moral de nos concitoyens et, malheureusement, met à bas la confiance que les Françaises et les Français peuvent avoir dans leurs politiques.
Il y a quelques semaines seulement, alors même que les variants existaient déjà, notamment le delta, nous avons tous entendu le Président de la République nous dire que nous étions à quelques heures de retrouver « les jours heureux ». Tu parles ! Néanmoins, le message a été reçu cinq sur cinq par les Français, les entreprises, les associations qui ont programmé de nombreuses manifestations et festivités, ainsi que des vacances. Le passe sanitaire est en réalité le triste résultat de l'incapacité du Gouvernement à déployer rapidement la seule arme dont nous disposons, à savoir le vaccin.
Vous nous avez fait perdre trois mois et aujourd'hui, c'est la liberté des Français qui en paie le prix fort. Sans votre gestion hasardeuse du début, qui a été rattrapée grâce à l'intervention des collectivités territoriales, nous aurions le même taux de vaccination que les autres pays, qui ne sont pas obligés d'avoir recours au passe sanitaire.
Puisque vous semblez tenir à ce passe sanitaire que nous dénonçons, je propose d'avoir au moins la décence de reporter les délais d'entrée en vigueur car en l'état, cela n'est simplement pas possible.