Mais ce n'est pas ce que dit la science et il faut être extrêmement prudent.
Si comparaison n'est pas raison, elle peut cependant être éclairante. Pendant plusieurs mois, en 1983 ou 1984, après qu'un virus jusqu'alors inconnu, le VIH, a été découvert, on annonçait aux personnes dont la sérologie était positive qu'elles étaient immunisées et ne risquaient plus rien. Aujourd'hui, ces personnes, on les dit séropositives et on sait qu'elles ont des infections chroniques. Il ne s'agit pas ici de comparer le VIH au covid, mais de vous expliquer que la science doit nous rendre modestes. On aimerait parfois que le bon sens prévale, avec les virus, mais si c'était le cas, on le saurait depuis longtemps.
Aucune réponse d'aucune autorité sanitaire internationale ne permet de corréler un niveau d'anticorps conféré par une infection ancienne ou un vaccin avec le niveau de protection contre le covid-19 dans la durée. Nous savons simplement que ceux qui ont eu le covid et reçu une dose de vaccin ou ont reçu deux doses de vaccin sont protégés. En revanche, une infection ancienne au covid n'offre qu'un niveau de protection très variable et une seule injection de vaccin ne permet qu'une protection très faible.
J'avais compris qu'il s'agissait ici de protéger notre territoire et de limiter autant que possible l'entrée de personnes contaminées dans celui-ci – d'autant que des variants peuvent émerger à l'étranger. Or vous m'annoncez qu'il faut faire une exception pour les Français de l'étranger, que ce n'est pas grave, qu'il faut parier que la sérologie indique la protection. Pour être parfaitement cohérents vis-à-vis de nos concitoyens, faites-nous plutôt confiance.