Je veux vous démontrer, monsieur le ministre, à partir d'un cas concret dans un territoire rural, que la précipitation dans l'instauration du passe sanitaire est une grave erreur. Alors que la promotion des circuits courts pour les produits agroalimentaires est une priorité partagée sur tous les bancs, alors que nos producteurs locaux en fruits, légumes et autres produits fermiers sont déjà durement frappés par la fermeture des restaurants, ainsi que par les conditions climatiques, les nouvelles mesures gouvernementales imposent dès aujourd'hui, pour une question de responsabilité, d'annuler la très grande majorité des marchés locaux estivaux de plein air, les municipalités et autres organisateurs n'étant pas en capacité de clôturer ces lieux ouverts ni de vérifier les passes sanitaires à l'entrée.
Alors qu'ils comptaient sur la présence des touristes dans nos belles provinces – touristes qui ont d'ailleurs été incités à rester en France – un nouveau coup de massue menace la survie de nos artisans, producteurs et agriculteurs. Nous sommes nombreux à considérer que le port du masque lors des déplacements sur les marchés locaux serait une solution, dans la mesure où il s'agit de lieux en extérieur. L'instauration de ce passe sanitaire est donc tout à fait inadaptée.
M. le ministre a déclaré mardi dernier lors des questions au Gouvernement – sa langue a peut-être fourché – qu'il attendait de nous que nous apportions des améliorations au projet de loi lors des débats, c'est en tout cas ce que j'ai compris. En voilà un exemple. Vous avez dit tout à l'heure que le problème était réglé s'agissant des marchés locaux : ce n'est pas vrai ! Dans ma circonscription, un marché devait se tenir demain soir ; il a été annulé, le maire ayant reçu des instructions strictes du préfet du Haut-Rhin, qui lui a expliqué qu'en cas de survenue d'un cluster, il en porterait la responsabilité. Monsieur le ministre, expliquez-nous cette position.