Monsieur le secrétaire d'État chargé de la transition numérique, vous vous êtes rendu en Guadeloupe pas plus tard que la semaine dernière, et vous avez pu y apprécier le principe constitutionnel selon lequel la République accueille en son sein des peuples différents dans la liberté, l'égalité et la fraternité. Vous avez pu aussi apprécier l'accueil antillais. Vous savez encore qu'à ce jour, 20 % seulement des Guadeloupéens ont accepté de se faire vacciner. Vous avez certainement, enfin, entendu parler des émeutes survenues en Martinique contre le couvre-feu et d'autres mesures préfectorales – qui changent d'une semaine à l'autre, si bien que nous sommes un peu perdus.
Cet amendement demande au Gouvernement d'exclure les espaces extérieurs des bars, cafés et restaurants des lieux dont l'accès est subordonné à la présentation d'un passe sanitaire. Dans les territoires d'outre-mer, de nombreux établissements sont, en raison du climat, largement ouverts sur l'extérieur. Ces terrasses et autres espaces non aménagés ne sont pas des lieux de propagation du virus. De plus, les personnes y vont et viennent de façon beaucoup plus libre qu'à l'intérieur, ce qui, en pratique, rend les contrôles très difficiles.
Je vous demande donc de tenir compte de la crise économique que nous traversons depuis longtemps, mais aussi du fait que le taux d'incidence du virus, malgré le faible taux de vaccination, n'est pas plus élevé en Guadeloupe qu'ailleurs. Les Guadeloupéens ne se feront pas vacciner à la trique : il faut peut-être plus d'explications, et prendre en considération les traditions locales, voire nos superstitions s'il le faut. Mais imposer un passe sanitaire tout de suite ne marchera pas.