Nous retrouvons un débat déjà abordé, qui est au cœur de ce qui pose problème dans ce texte et de ce qu'il révèle d'une conception de notre société où les citoyens se contrôlent entre eux, ce qui est pour nous inacceptable. Nous sommes dans un État qui a décidé de s'organiser en République, où certaines missions régaliennes sont réservées aux seules forces de l'ordre, policiers et gendarmes. En France, n'importe qui ne contrôle pas n'importe qui. C'est pourtant ce que vous souhaitez imposer avec ce texte.
Nous devons évidemment imaginer des dispositifs opérationnels, concrets et efficaces. Mais l'efficacité ne peut pas systématiquement aller à l'encontre de grands principes qui fondent notre société, du pacte républicain qui unit la nation. Je ne conçois pas qu'un étudiant de 18 ans, embauché pour la belle saison par un restaurateur, se retrouve à demander des passes sanitaires et à vérifier des identités alors qu'il n'est pas formé et préparé à cela, qu'il n'a absolument aucune prérogative pour le faire. Tel est l'objet de cet amendement : refuser que l'on entre dans une société de contrôle des citoyens par les citoyens.