En réalité, vous ne pouvez pas rendre la vaccination obligatoire, parce que nous n'avons pas assez de doses pour vacciner toute la population – vous le savez. En affichant l'objectif de 50 millions de personnes vaccinées, vous avouez d'ailleurs que vous n'êtes pas capables de couvrir l'ensemble de la population. Soyez-en assurés : nous avons envie de vous croire, car ce pari nous engage collectivement et revêt une importance capitale pour le pays. Nous vérifierons – je vérifierai – chaque semaine l'arrivage des doses de vaccin et l'évolution de la population vaccinée.
Vous faites ce pari ambitieux : très bien. Nous vous encourageons de toutes nos forces et sachez que nous serons là pour vérifier que vous agissez en conséquence. Nous ferons ensemble le bilan de cette séquence à la rentrée, rentrée d'ailleurs sur laquelle vous n'avez pas voulu vous exprimer à ce stade alors qu'elle est imminente. J'ai entendu votre réponse sur le fait que M. Blanquer nous donnerait des précisions dans les prochains jours ainsi que, je n'en doute pas, Mme Vidal. Sachez que nos enfants méritent mieux que leur silence et vos tergiversations.
Le passe sanitaire, c'est l'instauration d'une contrainte, une sanction sans règles claires, c'est l'instauration du contrôle d'une partie de la population par l'autre, c'est le début d'une société de totale défiance entre nos concitoyens à l'heure où nous avons plutôt besoin d'unité et de solidarité. Je déplore que faute d'anticipation vaccinale, notre taux de couverture ne nous permette pas d'aborder plus sereinement ce mois d'août. Au fond, vous avez décidé d'imposer par la contrainte, par la sanction, une forme de confinement dissimulé, et de façon totalement incohérente vous mettez fin à certains gestes barrières pourtant essentiels pour lutter contre la propagation du virus. Je déplore que, faute d'anticipation vaccinale, vous envisagiez sérieusement les mesures de discrimination et de restriction de libertés qu'implique le passe sanitaire. Sur cette question, nous l'avons dit et nous le répétons, nous saisirons le Conseil constitutionnel. Les réponses à cette crise se trouvent dans la vaccination obligatoire et la nécessaire anticipation, et vous les refusez. C'est pourquoi, nous Socialistes et apparentés, avons décidé de voter contre ce texte,…