Chères et chers collègues, il était plus que nécessaire que nous prenions une poignée d'heures pour débattre des annonces du Président de la République qui ont suscité des réactions, du clivage. C'était la moindre des choses que nous puissions en débattre ici – en principe, du reste, la décision aurait dû nous revenir ainsi que l'élaboration de ces décisions. Mais cela n'a pas été le cas.
Ce texte, vous l'avez un peu ripoliné mais il n'a pas beaucoup changé. Vous nous avez dit tout à l'heure, monsieur le ministre, que le diable est dans les détails. Peut-être y a-t-il beaucoup de petits détails dans ce texte, petits détails qui vont compliquer sérieusement la vie quotidienne. D'ailleurs, au fur et à mesure que nous avancions dans le débat, nous les découvrions. Se dévoilaient à nous en tout cas les contradictions, les incohérences, les mesures inapplicables, les atteintes, parfois, à des principes importants. Là où nous devrions confronter les points de vue, vous avez trop souvent usé d'une rhétorique binaire : c'est ça ou le chaos, prétendez-vous, alors que nous avons besoin de réfléchir et d'agir ensemble pour sortir de cette crise préoccupante et complexe.
C'est une bataille planétaire qu'il faut mener, alors que perdurent des inégalités d'accès aux vaccins qui sont graves, injustes et injustifiables. Nous appelons de nouveau à lever les brevets, à mettre en commun les formules et les procédés, à mobiliser autrement les capacités de production.