C'est vraiment un plaisir, pour nombre d'entre nous, d'aborder pendant quelques dizaines de minutes ce sujet qui est très peu présent dans le débat politique alors qu'il détermine – nous l'observons de plus en plus – une large part de notre humanité.
L'Antarctique est un cas complètement à part dans le droit international. Vous l'avez dit, monsieur le ministre délégué : ce continent n'est pas de la compétence des Nations unies mais il est géré par un traité très particulier, celui de Washington, que vous avez évoqué et qui a été signé par toutes les grandes puissances en pleine guerre froide. Le Traité sur l'Antarctique a permis d'entériner le gel des revendications territoriales et de consolider une gestion du continent tournée vers la recherche scientifique et la préservation de l'environnement. Mais aujourd'hui, les appétits s'aiguisent pour exploiter ses ressources, notamment les ressources minières et les produits de la mer, en particulier de la part des Chinois et des Russes. Il est donc essentiel de consolider le Traité car sur le continent blanc, il n'y a pas de casques bleus.
Concernant l'environnement, vous l'avez dit, c'est le protocole de Madrid, signé en 1991 sous l'impulsion des premiers ministres français, Michel Rocard, et australien, Robert Hawke, qui a permis de faire de l'Antarctique une « réserve naturelle internationale ». Michel Rocard a poursuivi ce combat jusqu'à sa mort, en 2016, alors qu'il était encore ambassadeur des pôles. Je voudrais ici, au nom de la représentation nationale, rendre hommage à sa mémoire et son action ; si nous sommes présents pour ratifier un tel texte, c'est grâce à la démarche dont il est à l'origine.