Il est bien rare que nous ayons l'occasion de parler des pôles dans l'hémicycle, alors même que pèsent sur ces zones de nombreuses menaces liées au dérèglement climatique. Je vous remercie de nous en offrir la possibilité.
En Antarctique, le record de chaleur a été atteint l'année dernière, le 6 février 2020, avec une température qui s'est élevée à 18,3 degrés. La vitesse de fonte des glaciers a doublé depuis l'an 2000, causant la perte moyenne de 267 gigatonnes de glace par an, et faisant s'élever le niveau des mers. Les scientifiques nous alertent : si la fonte des glaciers s'accélère et que l'apport d'eau douce empêche la formation d'eaux profondes, nous ferons face à des points de bascule climatique aux conséquences encore incertaines. Dans cette zone, le tourisme de croisière augmente : alors que 56 000 touristes s'étaient rendus en Antarctique en 2018-2019, on en comptait environ 74 000 en 2019-2020, alors même que l'équilibre écologique de la région est de plus en plus fragile.
Quant à l'Arctique, il se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la planète, dans une région polaire où les températures ont frôlé les 35 degrés au début du mois de juin. La fonte des pergélisols s'accélère au Canada ou en Sibérie, entraînant le risque d'un effondrement des constructions et de la libération du carbone et du méthane stockés dans ces sols.
L'annexe que nous examinons n'est bien évidemment pas suffisante pour garantir la protection de l'environnement dans la zone antarctique, au regard de l'urgence climatique : il faudrait pour ce faire contenir les velléités d'exploitation des ressources minérales ou de pêche intensive, qui pourraient se renforcer à mesure que fondent les glaciers. Le groupe La France insoumise votera toutefois en sa faveur, car elle va dans le bon sens.