Nous arrivons au terme d'une semaine surréaliste, symbole de l'impréparation récurrente de l'exécutif qui, sans nous laisser de temps pour le débat parlementaire, nous oblige à nous prononcer sur des mesures déconnectées des réalités du terrain qui touchent tous nos concitoyens.
Deux mois après que l'OMS a classé le variant delta comme préoccupant, le Président de la République annonçait qu'une quatrième vague épidémique allait déferler. C'est pris au piège de sa propre gestion erratique qu'il a proclamé l'extension du passe sanitaire, nouveau reniement de cette majorité qui, après avoir indiqué que le passe sanitaire ne serait jamais utilisé pour des actes de la vie quotidienne, change d'avis et nous somme de valider en urgence un texte qui va engendrer de graves tensions dans notre pays – nous en voyons déjà les prémices.
Le texte issu de la CMP ne nous permet pas de changer d'avis, même si nous pouvons constater que, grâce au Sénat, quelques assouplissements de bon sens ont été effectués. Je pense notamment aux allégements apportés au passe sanitaire et au contrôle de l'isolement, désormais opéré par la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) en première instance. C'est sans enthousiasme, en revanche, que nous enregistrons le remplacement du licenciement par la froideur du canon du pistolet posé sur la tempe du récalcitrant.