…le recours accru aux ordonnances pour gouverner et ces débats sans effet, le Parlement est, à l'ère d'une V
En effet, cela fait plus d'un an que nous vivons en présence de l'épidémie de covid, un an que, prenant toutes nos responsabilités, nous travaillons, vous livrant des kilos de propositions pour faire face utilement à la crise. Mais aucune ne retient jamais votre attention. Pour le groupe La France insoumise, ce fut, dès le mois d'avril 2020, un rapport de 150 pages issu des auditions d'une commission d'enquête autoconstituée pendant la période de confinement, une quinzaine de propositions de loi, parmi lesquelles une visant à créer un pôle public du médicament et une visant à instaurer la gratuité des masques pendant l'épidémie de covid-19, ces masques passés de prétendument faussement protecteurs à indispensables.
Nous avons également proposé des mesures d'urgence à destination des étudiants, un guide de protection des salariés, un plan complet de déconfinement. Nous avons demandé la levée des brevets pour faire du vaccin un bien commun de l'humanité, mais vous l'avez refusée lors du Conseil général de l'OMC en mars. Au mois de novembre, nous vous avions même soumis un plan d'alternatives au confinement pour lutter contre l'épidémie sans avoir recours à un reconfinement, qui proposait d'organiser la société par roulements, en renforçant les protocoles sanitaires partout, afin que la vie reprenne mais que la circulation du virus reste limitée.
À toutes ces propositions, appréciez, monsieur le Premier ministre, la réponse de votre ministre déléguée chargée de la citoyenneté, Mme Schiappa : « Un jour peut-être, on fera aussi l'inventaire des non-propositions de l'opposition. » Le covid circule, mais vous ne manquez pas de souffle, madame la ministre déléguée ! Un an que les Français sont patients, disciplinés, indulgents face à vos échecs, vos erreurs et vos mensonges, et tout cela pour s'entendre dire, le 25 mars dernier, par celui qui se prend tour à tour pour le roi qui manque à la France, le chef de guerre isolé dans son conseil de défense ou le Président devenu épidémiologiste, qu'il n'a pas à faire de mea culpa, qu'il n'a aucun remords et qu'il n'y a eu aucun échec : il visait là la décision qu'il a prise seul, le 29 janvier, de ne pas suivre l'avis du Conseil scientifique, qui recommandait de reconfiner le pays et de fermer les écoles pour quatre semaines.
« Nous pouvons encore nous donner une chance de l'éviter », déclariez-vous à la sortie du conseil de défense. La veille, dans le cadre d'un énième comité théodule appelé comité de liaison parlementaire, et qui ne vise qu'à contourner le Parlement, vous aviez présenté aux parlementaires des projections qui se sont révélées trafiquées.