Je suis pour le made in France, monsieur le ministre de l'intérieur !
Monsieur le premier Ministre, si je devais résumer votre exercice solitaire du pouvoir – votre incapacité à prendre soin des gens, à réarmer l'hôpital, à amortir par des mesures concrètes les conséquences sociales et psychosociales d'une crise qui n'en finit pas de bousculer, chaque jour un peu plus, la dignité de la jeunesse, des familles les plus modestes, de nos aînés –, ce serait par la formule : « Loin des yeux, loin du cœur. » Loin des yeux, loin du cœur parce que la réalité du pays vous échappe. Loin des yeux, loin du cœur, parce que l'intelligence du terrain vous agace, notamment celle des maires, ces piliers de la République de proximité. Loin des yeux, loin du cœur, quand on sait que les ordonnances auront été plus nombreuses sous ce quinquennat que durant la guerre d'Algérie. Pour vous, la démocratie, le débat, les propositions émises par l'opposition, ne sont apparemment que du temps perdu. Loin des yeux, loin du cœur, puisque, une fois de plus, le Parlement est maltraité, mis au courant de ce débat la veille pour le lendemain, et que c'est en direct que nous découvrons les propositions du Premier ministre. Quant à la circulaire que les services du ministère de l'intérieur ont déjà dû rédiger, si les choses sont faites correctement, nous n'en avons même pas connaissance.
L'avant-dernier exemple en date de ce manque de démocratie, c'est le simulacre de consultation des maires qui a eu lieu ce week-end, concernant le report des élections régionales et départementales : les préfets exigeaient vendredi à dix-neuf heures trente d'avoir une réponse lundi à midi. Quel manque de respect !