Faire campagne, c'est organiser des réunions en plein air, susciter l'intérêt pour la République. Je le répète : nous ne serons jamais des candidats Zoom ! Les élections départementales et régionales réclament des candidats qui incarnent un projet, qui soient l'émanation d'un territoire, non de nulle part.
Vous devez donc répondre concrètement à nos demandes, afin d'assurer l'égalité des dispositifs, en permettant notamment aux médias publics d'ouvrir des espaces de confrontation des idées. Je n'ai pas employé le pluriel par hasard : pour que le débat démocratique ait lieu, il ne suffit pas d'une émission programmée le vendredi à minuit sur France 3 ! Il faut permettre l'accès au matériel officiel par toutes les voies possibles, il faut permettre aux candidats et aux militants de circuler. Vous avez apporté un début de réponse sur ce point, mais j'aimerais savoir quand et comment nous retrouverons cette liberté consubstantielle à la démocratie. Les distributeurs de tracts, les colleurs d'affiches, les citoyens, enfin, ne peuvent travailler dans la clandestinité !
Votre responsabilité exige désormais que l'État fasse le nécessaire pour que le scrutin ait lieu dans de bonnes conditions. Il est bien beau de consulter les maires, au dernier moment d'ailleurs, mais quels moyens concrets leur donnerez-vous en vue d'assurer la protection de nos concitoyens ? Vous l'aurez compris, monsieur le Premier ministre, la question n'est pas tant de savoir si les élections seront reportées de quelques jours – somme toute, cela ne mange pas de pain – que de savoir si, quoi qu'il vous en coûte électoralement,…