Intervention de Olivier Faure

Séance en hémicycle du mardi 13 avril 2021 à 15h00
Organisation des prochaines élections départementales et régionales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Faure :

…un début de campagne vaccinale poussif, un désordre logistique invraisemblable et des collectivités appelées en renfort pour pallier vos carences, les mêmes collectivités qui avaient été négligées au préalable.

Certes, nous avons parfois été invités à venir à votre rencontre à grand renfort de publicité. Mais pour quoi faire ? À chaque fois que vous avez convoqué les partis ou les groupes, vous n'avez pas communiqué vos scenarii ni même livré les études d'impact permettant d'opérer des choix en toute conscience. Au contraire, vous avez préféré la mise en scène plutôt que de chercher l'unité du pays à travers ses représentants.

Jusqu'à la veille du pari présidentiel du 29 janvier, vous nous avez remis des données falsifiées, volontairement ou non. Comment, dans ces conditions, nous demander de partager vos choix ? Il y a quinze jours, vous sollicitiez même notre avis sur des décisions déjà prises et annoncées la veille par le chef de l'État !

Pour qu'une consultation ait un sens, il faut la mener dans des délais qui permettent l'anticipation. Depuis un an, le sentiment partagé est que nous sommes toujours en retard d'une bataille : sur les masques, sur les tests, sur les vaccins, sur les frontières, sur les mesures de freinage, sur le séquençage génomique, sur l'école à la maison, sur le variant brésilien – une fois de plus, il a fallu la pression de tous pour que vous preniez la décision de suspendre les vols en provenance du Brésil.

Pour qu'une consultation ait un sens, il faut qu'elle traduise une véritable volonté de concertation, et non simplement de faire avaliser par d'autres une décision déjà prise ou, parfois, une décision que l'on ne sait ou ne veut pas prendre. Ce ne sont pas seulement les oppositions que vous humiliez ainsi, mais la démocratie que vous abîmez ! J'ai la faiblesse de penser, monsieur le Premier ministre, que, du fond de votre conscience, vous m'entendez et peut-être même partagez-vous ce point de vue. Mais vous êtes vous-même otage du fonctionnement jupitérien du Président. En janvier, nous avons tous compris que vous étiez favorable à des mesures fortes pour freiner la diffusion du variant britannique et gagner le temps précieux d'une vaccination plus massive. Nous connaissons la suite.

Pour en revenir au sujet du jour, vous avez déclaré, lors de la remise du rapport Debré, que vous souhaitiez suivre la ligne du rapport jusqu'au bout.

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